Quatorze élèves en terminale Bac Pro Artisanat et Métiers d’Art, option Communication Visuelle Plurimedia au lycée Saint-Aubin La Salle (Verrières-en-Anjou) ont conçu, scénarisé, illustré et réalisé une bande dessinée de 14 histoires sur les secrets du château d’Angers. Soutenue au titre du dispositif régional Histoires d’ici*, la bande dessinée a été éditée et déjà récompensée de la palme académique des arts.
Céline Guibert, professeure de Lettres histoire, et Hélène Leclercq, enseignante Arts Appliqués et matières professionnelles, co-pilotes du chef d’œuvre partagent cette expérience pédagogique.
Comment ont procédé les élèves pour appréhender l’histoire du château d’Angers ?
Ce projet – objet d’une convention avec le Centre des Monuments Nationaux – a été construit à partir de la conférence menée par Emma Fonteneau, en charge des publics jeunes et de la communication digitale pour de Domaine national du château d’Angers.
Les élèves ont visionné dans un premier temps cette conférence en ligne pour commencer à appréhender l’Histoire de la forteresse. Puis nous avons organisé plusieurs visites des lieux avec la médiatrice dont ils avaient fait la connaissance virtuelle, pour des prises de vues et des réponses aux multiples questions qui se sont posées.
Au fur et à mesure de notre avancée, Emma Fonteneau est venue suivre notre travail au lycée, amenant avec elle de nombreuses ressources scientifiques pour que nos élèves puissent percevoir au mieux les subtilités de l’histoire du château. Le « décryptage » de ces ressources a nécessité un accompagnement de notre part pour qu’ils ne se perdent pas en chemin et que certains termes soient expliqués et donc compris clairement.
Les clefs du château, bande dessinée conçue et réalisée par 14 lycéens de St-Aubin de la Salle sur les secrets du château d’Angers, avec l’appui du dispositif régional Histoires d’ici
Quelles ont été les grandes étapes du projet ?
De cette compréhension globale de l’Histoire du château d’Angers sont ressortis une vingtaine de sujets possibles, à mettre en lumière. Chacun des jeunes a donc pu et dû se positionner sur le thème qui l’attirait le plus dans la liste proposée.
En parallèle nous nous sommes adjoints les conseils et la bienveillance d’un bédéiste et scénariste professionnel, en la personne de Philippe Menvielle, qui nous a accompagné durant les deux années de travail. Il a commencé par une intervention générale sur le 9e art avant d’attaquer sur les tenants et les aboutissements du cheminement de celui qui se place en rédacteur et illustrateur d’une bande dessinée. Ses visites ont été régulières et très appréciées de nos jeunes qui ont vu dans ce professionnel quelqu’un d’apaisant ayant une grande force de proposition pour les aider face à leurs problèmes.
La classe de terminale bac pro métiers d’art. ©C. Guibert
Des planches décors ont été réalisées afin de situer leur histoire et d’y encrer l’épisode qu’ils avaient choisi. Le scénario de celui-ci fut l’étape la plus délicate et la plus longue. Elle a nécessité beaucoup d’efforts et d’apprentissages de la part de la classe qui s’en trouve renforcée dans sa cohésion et son approche du travail d’équipe.
Quelle empreinte ce projet laisse-t-il dans leur parcours professionnel ?
Ce projet s’inscrit pleinement dans les thèmes et objectifs de leur formation et leur référentiel.
Sa réalité et sa configuration ont positionné les élèves dans leur futur rôle de professionnels en activant les compétences nécessaires artistiques et techniques.
Au-delà des compétences techniques, leur culture, leur curiosité, leur sensibilité esthétique, et leur sens des responsabilités ont été nécessaires pour atteindre la vérité historique et la cohérence et la qualité du support à produire.
Mise en page de la BD par les terminales bac pro métiers d’art . ©C. Guibert
Ils ont été amenés à travailler seul et en équipe, ont dû faire preuve d’écoute, d’esprit d’initiative, d’autonomie, de méthodologie, de créativité et d’aptitude à communiquer.
Individuellement et en groupe, ils ont expérimenté toutes les étapes d’un projet réel, à partir d’un cahier des charges précis et d’un temps imparti. Ils en sortent forts professionnellement parlant et fiers d’un travail réussi avec des partenaires d’importance. Ce projet reste l’accomplissement d’un investissement et d’efforts de long terme dont ils sont très fiers de pouvoir partager maintenant le résultat.
* Le dispositif Histoires d’ici entend faire découvrir, étudier et valoriser le patrimoine proche de leurs établissements aux lycéens et apprentis durant leur temps scolaire, en lien avec un intervenant culturel afin de valoriser leurs productions.