Après avoir mené l’inventaire des communes de Montsoreau et Fontevraud-l’Abbaye, la Région des Pays de la Loire, en partenariat avec le département de Maine-et-Loire poursuit l’inventaire avec l’étude de la « cote » saumuroise, territoire situé dans le périmètre Val de Loire inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Point d’étape sur cet inventaire
Clarisse Lorieux, historienne du patrimoine, a rejoint le Service régional du Patrimoine des Pays de la Loire, où elle est référente du département du Maine-et-Loire et chargée de l’inventaire du patrimoine du coteau saumurois dont l’’étude doit s’achever en juin 2026.
Que recouvre l’aire d’étude du Coteau Saumurois ?
L’aire d’étude porte sur la connaissance et l’étude du patrimoine bâti et mobilier de quatre communes ligériennes et viticoles : Turquant, Parnay, Souzay-Champigny et Dampierre-sur-Loire. Elle s’intègre dans une thématique d’étude large incluant des problématiques liées à l’eau et au paysage.
Ce territoire présente des paysages très diversifiés, de la Loire aux confins de la forêt de Fontevraud en passant par les coteaux calcaires et le vaste plateau viticole dominant la vallée. Il offre un patrimoine très homogène et remarquable caractérisé par les matériaux utilisés (ardoise et tuffeau) et la qualité de leur mise en œuvre.
L’étude est guidée par plusieurs axes : la dimension paysagère, les formes du bâti en étudiant notamment le phénomène de troglodytisme, l’architecture des bourgs et celle plus dispersée du plateau. Elle doit permettre de saisir l’impact historique des métamorphoses fluviales et la permanence d’un habitat et de typologies d’habitats liées à l’économie de la pierre et à la morphologie du territoire. L’étude s’interroge également sur la relation de ces bourgs ligériens avec le fleuve.
Une étude sur le temps long
La particularité de cette aire d’étude est qu’elle s’appuie sur la base de recherches antérieures, d’abord conduites par l’Etat en 1969 puis en 1979 puis par le Département de Maine-et-Loire à la fin des années 1990 et enfin par le service régional de l’inventaire à partir des années 2010. Cette vaste amplitude de recherches est à la fois une difficulté, car il faut synthétiser toutes les données et cibler les lieux non recensés. Mais c’est surtout une véritable richesse pour saisir l’évolution du bâti, les métamorphoses du coteau et celles du paysage ligérien depuis 50 ans. L’aire d’étude doit donc permettre de compléter, d’enrichir et de mettre en perspective les informations recueillies autour des thèmes croisés de l’habitat rural, de la vallée de la Loire et du paysage.
Le bourg de Souzay entre Loire et coteau. ©P.-B. Fourny
Comment procéder pour inventorier ce territoire ?
Comme pour un terrain vierge d’inventaire, le travail consiste en un repérage exhaustif des édifices présents sur le territoire étudié. Ce travail est primordial et permet d’aller à la rencontre des habitants, de les informer de l’étude en cours mais aussi d’analyser le bâti, de réaliser une couverture photographique et de recueillir de nombreuses informations nécessaires pour retracer l’histoire des lieux et dresser une typologie architecturale. Ce repérage est complété par un travail de recherches en archives pour, à la manière d’un puzzle, reconstituer le plus fidèlement possible l’histoire des lieux.
Système de rangement de bouteilles en équilibre dans une cave troglodytique à Parnay. ©B. Rousseau / Conservation départementale de Maine-et-Loire – Inventaire général.
POUR S’INFORMER, CONTRIBUER, PARTICIPER
Clarisse Lorieux, chercheuse au service Patrimoine – Région des Pays de la Loire
clarisse.lorieux@paysdelaloire.fr