La commune de la Ferté Bernard a débuté en 2018 un important chantier de travaux de l’église Notre-Dame-des-Marais, confrontée à des problèmes d’érosion et d’étanchéité. Classée au titre des monuments historiques, sa restauration bénéficie du soutien de Région des Pays de la Loire.
Édifiée sur des marais entre 1450 et 1623, l’église Notre-Dame-des-Marais est classée au titre des monuments historiques depuis 1840. Remarquable par son architecture gothique et renaissance, elle est également riche de 35 verrières et d’un orgue en nid d’hirondelle.
A l’intérieur comme à l’extérieur, la décoration mêle des formes gothiques et des ornements à l’italienne : gargouilles, arcs-boutants, pinacles, balustrades déroulant une litanie en lettre majuscules, le roi et sa cour, César et Cléopâtre…
César et Cléopâtre au-dessus de la baie, le roi et sa cour sur la balustrade © Région des Pays de la Loire
Une campagne de restauration sans précédent
L’église est construite en tuffeau du Perche. Soumise aux aléas du temps, à la pollution et aux infiltrations des eaux de pluie, cette pierre calcaire présentait d’importantes dégradations. Débutée en janvier 2018, la campagne va s’achever en 2024. « Le parti de restauration est la stricte conservation des éléments anciens qui font la richesse de ce monument et une intervention dans le respect absolu de son histoire, son archéologie et son architecture » François Jeanneau, Architecte en chef et Inspecteur Général des Monuments Historiques. « Nous avons commencé par le chœur, la partie la plus urgente, puis nous sommes descendus dans le déambulatoire, la chapelle d’axe (un joyau), puis le bras sud du transept, la nef et on terminera par le clocher. Au fil des travaux, l’église révèle son histoire, commencée à la construction de la nef gothique classique (XIIe, XIIIe siècle) jusqu’à la construction du chœur aux XV,e voire XVIe siècle ».
Les travaux nécessaires ont été phasés en 4 tranches. Ils portent sur l’étanchéité des coursives et des éléments de collecte des eaux pluviales ainsi que la restauration des maçonneries et des décors sculptés. La présence des échafaudages a permis de restaurer également deux vitraux des fenêtres hautes du chœur.
Chapelle (1520-1545) après travaux – La nef (2e moitié du XVe siècle), dernière phase de travaux, échafaudée © Région des Pays de la Loire
Les savoir-faire et techniques anciennes du patrimoine
Les artisans ont à cœur de transmettre leur savoir-faire, et pérenniser des techniques anciennes. Jean-Baptiste, sculpteur présent depuis plus de 3 ans sur le chantier détaille son travail. « Nous nettoyons, retirons les mousses à la brosse ou par micro-abrasion. Nos outils sont les mêmes que ceux qui ont œuvré au XVe siècle. Les gargouilles, chimères retrouvent leurs couleurs. Nous repérons les pierres à changer, travaillons avec les tailleurs de pierre pour les remplacer par des pierres de lavoux. »
Sculpture : un chat avant et après restauration © Région des Pays de la Loire
Le financement et les partenaires
Le coût de l’opération s’élève à 4,8 millions d’euros, financé par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), la Région, le Département et la Ville. La Région a aidé la commune de La Ferté-Bernard pour ce chantier à hauteur de 970 000 € (500 000 € dans le cadre du dispositif d’aide régionale relatif à la restauration des monuments historiques et 470 000€ au titre du Contrat de plan Etat Région 2021-2027, en avril 2024, pour la dernière tranche de travaux).
Visites du chantier
Le Pays d’art et d’histoire du Perche Sarthois propose des visites du chantier les jeudis 2 mai et 6 juin et ensuite des visites dédiées à l’édifice avec ascension de la tour clocher à 6 reprises dans l’été.