Dans le cadre de l’exposition Les Plantagenêts – un empire au XIIe siècle, la romancière Clara Dupont-Monod et l’historien Martin Aurell apporteront un double éclairage sur Aliénor d’Aquitaine (1124-1204), reine de France puis d’Angleterre, femme de pouvoir et voyageuse infatigable au destin exceptionnel.
Martin Aurell, co-auteur du livre Les Plantagenêts dans les Pays de la Loire, nous présente Aliénor d’Aquitaine
Pourquoi Aliénor d’Aquitaine (1124-1204) est-elle moderne ?
Aliénor d’Aquitaine nous frappe par sa modernité. Elle n’a pas supporté que son mari Henri II lui ôte son pouvoir, ses prérogatives et ses droits par son héritage sur l’Aquitaine. Elle a su se défendre, pris les armes et encouragé ses enfants à se révolter contre lui pour continuer de gouverner avec eux les territoires de l’Empire Plantagenêt.
Quelles sont les autres facettes de cette femme de pouvoir ?
Aliénor d’Aquitaine a vécu 80 ans. A cette longévité exceptionnelle s’ajoute une vitalité encore plus forte. Elle fut une voyageuse infatigable : jeune, elle est allée jusqu’à Jérusalem. Elle a passé toute sa vie à affirmer son pouvoir par sa présence visible grâce à une chevauchée incessante. En 1200, à 72 ans, elle traverse l’Aquitaine et la péninsule ibérique pour ramener sa petite fille Blanche de Castille et entériner la paix entre Philippe Auguste et Jean sans Terre, par mariage avec Louis de France.
Quelle place occupe Fontevraud dans l’empire Plantagenêt ?
Si l’abbaye royale de Fontevraud est au cœur de l’Empire Plantagenêt, y compris géographiquement, elle a une dimension spirituelle et symbolique. Aliénor d’Aquitaine s’y retire à la fin de sa vie et suit les offices sans prendre le voile. Elle y commandite les sculptures funéraires d’Henri II et de son fils Richard, avant de faire réaliser la sienne propre en lectrice.