Des opérations de datation des bois par la dendrochronologie ont été menées par le bureau d’étude Dendrotech dans le cadre de l’inventaire du patrimoine en Vallée du Loir, avec le financement de la Région des Pays de la Loire. Explications de Yannick Le Digol, archéologue, créateur et dirigeant de Dendrotech.
Qu’est-ce que la dendrochronologie ?
La dendrochronologie est une méthode de datation très précise fondée sur les anneaux de croissance des arbres. En zone tempérée, ils forment chaque année un nouveau cerne, dont la largeur dépend étroitement des conditions climatiques locales. Chaque arbre fournit avec ses anneaux de croissance une sorte de « code-barres » pour une période et une région donnée. Les bois ainsi datés permettent notamment de suivre les évolutions de la forêt et des constructions en bois.
Comment procédez-vous pour dater des bâtiments ?
Lorsque nous intervenons sur un bâtiment, nous procédons par carottages pour accéder aux largeurs de bois avec une carotteuse spécialement conçue.
La date d’abattage du bois, que fournit la dendrochronologie, est proche de celle de l’utilisation du bois dans la construction. La dendrochronologie appliquée sur du bâti permet de situer précisément les dates de construction des ouvrages qui sont expertisés. Elle permet parfois de rajeunir un ouvrage, de le vieillir, ou de confirmer des dates de construction.
Analyse dendrochronologique par Dendrotech. © A. Maugin/Conseil départemental de Maine-et-Loire – Conservation départementale du patrimoine
Quelles connaissances ont apportées les études de dendrochronologies réalisées dans le cadre de l’inventaire de la vallée du Loir ?
Avant notre étude, on pensait que le manoir du Pont avait été construit au XVIe siècle. On s’est rendu compte qu’il avait été finalement construit en 1623 au plus tôt pour ce qui concerne les ouvrages en bois (charpente, planchers, et probablement escalier).
A Marçon, l’analyse dendrochronologique d’une maison située place de l’église a permis d’affiner la phase de construction, au XVIe siècle, et celle du réaménagement intérieur au XVIIe siècle.