Événements Fontevraud

Exposition : Au fil du sacré – Une mode en soie 

L’exposition Au fil du sacré – Une mode en soie marque un nouveau temps fort à l’abbaye : un automne à Fontevraud. Elle permet de découvrir le vêtement liturgique, sa fonction, son évolution, mais aussi la beauté de ces pièces. Elle met également en valeur le savoir-faire, depuis les moniales de Fontevraud jusqu’à l’abbaye bénédictine de Saint-Wandrille, connue pour ses réalisations Art Déco des années 1930 à 1950. 

Au fil du sacré Une mode en soie Région Pays de la Loire Anjou

Des pièces d’exception dans cette exposition 

L’exposition comprend aussi des pièces d’exception, comme des ensembles d’Alfred Manessier, Jean Charles de Castelbajac, ou encore Pierre Buraglio. Diverses pièces, chasubles, chapes, dalmatiques, mitres et accessoires, et des dessins préparatoires permettent d’appréhender le processus créatif à l’œuvre dans ces tenues liturgiques. 

Les étoffes de soie et d’or déployées dans le Grand Dortoir et le Noviciat de l’Abbaye rappellent combien ces productions sont le fruit de collaborations étroites, choisies ou non, entre des artistes, des religieux, et d’autres protagonistes. Leur présentation dans ce haut lieu de la vie monastique rappelle aussi que dans les couvents de femmes existaient des ateliers de coutures et de broderies dont la renommée passée n’est plus à prouver. 

Des codes et une époque

Essentiel commanditaire et principal mécène des artistes et des architectes pendant des siècles, l’Église catholique a contribué à la création d’un patrimoine considérable, et participé à de grandes révolutions artistiques. Le vêtement liturgique est une partie intégrante de ce patrimoine. 

Le « vestiaire » liturgique est strictement réglementé par un ensemble de codes qui définissent l’identité, le statut, ou la période liturgique, permettant ainsi aux fidèles de se repérer. Appelés ornements en raison des décors qui s’y appliquent, ces tenues sont, dès l’origine, l’objet de toutes les attentions de l’Église qui impose l’emploi de matières nobles, soieries d’Orient et autres matières rares et chères. La tenue des ecclésiastiques est également un moyen pour elle de s’inscrire dans son temps. Ce que fit l’Église en 1997, en commandant à Jean-Charles de Castelbajac les vêtements liturgiques des Journées Mondiales de la Jeunesse.

Chasuble réversible, 1945, confectionnée à partir d’un tissu de parachute américain récupéré sur les plages de Normandie. Classée MH 29 mai 2012, Église de Saint-Côme-du-Mont, Carentan-les-Marais. ©Studio Jérôme Guézou 

Des volontés de création apparaissent dans le choix des tissus, l’application de broderies, ou la réutilisation d’œuvres textiles préexistantes. Les ornements liturgiques, objets de nombreuses expositions, peuvent encore être la source d’étonnements. Les courants artistiques marquent les textiles de leur empreinte à toutes les époques et provoquent une immixtion du monde civil dans les productions religieuses qui étonne et ravit. Depuis les multiples influences orientales jusqu’à celles de la mode haute couture, les cheminements des artistes créateurs se multiplient pour donner un foisonnement protéiforme.

Chasuble réversible violette-verte de Monseigneur du Chilleau, vers 1700.

La découverte de riches soieries d’église aux motifs de dragons chinois, qui côtoient des étoffes habituellement réservées à la mode féminine au milieu du XXe siècle, ou encore de tissus militaires, sont autant de raisons de s’émerveiller du savoir-faire répandu dans les ateliers de couture et de broderie. 

L’influence de l’Orient – Antepedium dragon, Françoise Tchang, 1901, don de l’orphelinat Saint-Joseph. ©Musée de la Visitation, Moulins 

Commissariat

Anna Leicher, conservatrice des Antiquités et objets d’art à la Conservation départementale du patrimoine de Maine-et-Loire.
Cette exposition est organisée par le Centre Culturel de l’Ouest et le Département de Maine-et-Loire. 

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