À l’occasion du lancement de l’ouvrage Autour de La Chartre-sur-le-Loir – Un territoire entre Loir et coteaux, une conférence exceptionnelle sur La Renaissance en vallée du Loir et de la Loire est donnée par Thierry Crépin-Lebond, directeur du Musée national de la Renaissance – Château d’Ecouen au château de Poncé-sur-le-Loir.
Une fabrique de jardins uniques
La vallée du Loir, en Sarthe, compte de nombreux joyaux méconnus, parmi lesquels la Terrasse Caroline, écrin du château de Poncé-sur-le-Loir*. C’est tout à la fois un haut mur-rideau rouge rosé au-devant d’un coteau abrupt, une folie architecturale, un décor de fond insolite pour le château Renaissance de Poncé-sur-le-Loir*, une fabrique de jardin unique en vallée du Loir, dans le sud de la Sarthe.En brique rouge et pierre calcaire, percée de différents types et tailles d’arcades, la Terrasse Caroline ondule sur trois niveaux de terrain, contre le coteau nord du château.
La Terrasse Caroline. ©P.-B. Fourny
Une folie architecturale de style troubadour
Elle aurait été édifiée à l’origine, en 1830, pour mettre à l’abri des regards le château de Poncé (construit vers 1530-1542) tout en créant une sorte de chemin de ronde menant à l’église paroissiale qui surplombe tout le village.
Le commanditaire était le propriétaire du château, Amédée Lecomte de Nonant. Il donna à la muraille l’un des prénoms de son épouse décédée jeune. Est-ce lui qui en fournit le modèle, si particulier, et dont on cherche encore l’influence troubadour jusqu’en Angleterre… ? L’entrepreneur, Jean-Baptiste Travers Lefebvre, natif de Lhomme, était établi à La Chartre-sur-le-Loir -deux communes voisines de Poncé-sur-le-Loir*.
*aujourd’hui partie de la commune nouvelle de Loir-en-Vallée
Cette construction du XIXe siècle a longtemps été ignorée, alors qu’elle est particulièrement novatrice en vallée du Loir. Elle ne fut pas concernée par le classement au titre des Monuments historiques du château de Poncé en 1928. Fin 1985, l’effondrement de quelques arcades l’endommagea durablement. Elle fut inscrite Monument historique en 1986, puis classée en 1989 « en raison de sa valeur architecturale de style troubadour, formant un décor appréciable pour le château du XVIe siècle et son caractère exceptionnel dans l’Ouest de la France ».
La Terrasse Caroline, qui surplombe le jardin géométrisant créé par Paul Flandrin. ©P.-B. Fourny