Situé à la périphérie sud-ouest d’Angers, le secteur de la confluence entre la Maine et la Loire est depuis longtemps prisé comme lieu de villégiature. Dès la fin du XVe siècle, le roi René en a fait un endroit privilégié pour l’installation de ses résidences champêtres.
Des transports pour la villégiature
Aux siècles suivants, la bourgeoisie angevine y acquiert des terres pour y bâtir une maison de maître ou une maison de plaisance, très souvent associée à un vignoble. Élevée sur une hauteur ou bien construite directement au bord du fleuve, la demeure cherche alors bien souvent à bénéficier d’un panorama sans égal, anticipant un mode d’appréciation de l’environnement qui va s’imposer au cours du XIXe siècle.
Le développement des transports, des bateaux à vapeur puis du train, amplifie le phénomène. Ils favorisent progressivement l’essor de lieux de sociabilité et de distraction ainsi que d’une architecture pittoresque où la recherche de la vue apparait comme une constante.
Fruit d’un patient travail d’inventaire topographique et d’une recherche exhaustive dans les fonds d’archives, ce premier opus de la nouvelle collection « Images Patrimoines en région » porte sur l’architecture de villégiature de ce territoire « de bord de ville, au bord de l’eau », fortement marqué par la Loire et ses paysages.
Les immanquables du livre
La naissance d’un « tourisme » de Loire
The Tour, expression anglaise désignant le voyage effectué par les jeunes aristocrates britanniques à travers l’Europe pour parfaire leur éducation de gentlemen, apparaît dès le début du XVIIIe siècle. Dès le milieu du XVIIIe siècle, la ville d’Angers apparait dans les premiers guides de voyage anglais comme The Grand Tour. Il faut attendre la décennie 1820 pour voir apparaître les prémices d’un « tourisme » de Loire, impulsées par quelques grandes figures artistiques et intellectuelles locales puis par le développement de nouveaux moyens de transport.
Vue aérienne de la confluence. ©Y. Guillotin
Villas, castels et chalets : l’architecture pittoresque
Si de nombreuses villas reprennent les canons du néoclassicisme, certains propriétaires choisissent, dès les années 1860, de donner libre cours à leurs envies en adoptant une architecture de type pittoresque. Caractérisée par ses jeux de formes et de volumes, de textures et de polychromie qui tranchent sur l’environnement urbain, celle-ci use tour à tour du style « brique et pierre », des décrochements de toitures et de lucarnes, des fermes débordantes, des ornements de toit en zinc ou en terre cuite.
Maison de villégiature dite Mesnil-Riant. ©A. Maugin / Conseil départemental de Maine-et-Loire – Conservation départementale du patrimoine
Une « excursion spirituelle » : le pèlerinage de Béhuard
Si l’on ignore l’origine exacte de sa fondation, dès le XVe siècle, le pèlerinage de Béhuard semble avoir été prisé des navigateurs de Loire venus s’y placer sous la protection de Notre Dame. C’est vraisemblablement sous Louis XI que le pèlerinage de Béhuard acquiert sa véritable notoriété. Jusqu’à sa mort en 1483, le roi de France s’y rendra une quinzaine de fois, comblant à chacun de ses passages l’église de donations et de privilèges.
Béhuard. Chapelle Notre-Dame. ©A. Maugin / Conseil départemental de Maine-et-Loire – Conservation départementale du patrimoine
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LA CONFLUENCE MAINE-LOIRE - TERRITOIRE DE VILLÉGIATURE Collection Images du Patrimoines en région Cet ouvrage est coédité 303 / Région Pays de la Loire et en partenariat avec le Département de Maine-et-Loire Texte : Ronan Durandière Photographies : Armelle Maugin et Bruno Rousseau Mai 2021 – 136 pages Format : 24 x 30 cm ISBN : 979-10-93572-62-8 18.00 € >> Commander l'ouvrage sur le site de 303