La prospection des peintures murales de la région des Pays de la Loire menée en 2010 a révélé l’existence d’une soixantaine de monuments aux morts de 1914-1918 au sein des églises paroissiales. Cette découverte apparaît comme une particularité régionale de la commémoration dans les édifices religieux.
L’apport de la peinture murale
Ces monuments originaux se distinguent des stèles sérielles et de la multitude des plaques simplement gravées des noms des soldats tombés au front. En effet, l’utilisation des techniques décoratives alliées à la peinture murale permet notamment de porter la piété, l’espoir et la consolation de la religion vers les familles endeuillées et la communauté paroissiale.
Un patrimoine oublié
Ces monuments aux morts sont de nos jours oubliés, car la mémoire collective n’a retenu que le monument érigé au milieu du village comme témoignage du souvenir des soldats tués au champ d’honneur. Pourtant, ils constituent un patrimoine de grand intérêt pour la connaissance de la société française de l’époque et l’étude de la mémoire de la Grande Guerre.
Les immanquables du livre
L’Église auprès des familles et sur le front
Pour les catholiques, dès les premières semaines de guerre, l’appel à l’Union sacrée formulé par le président de la République Raymond Poincaré permit de surmonter les divisions survenues après la loi de Séparation et se manifesta par une volonté commune de défense de la patrie. Sur le front, avec la suppression des exemptions pour les ecclésiastiques prise le 15 juillet 1889, dite loi « des curés sac au dos », prêtres, séminaristes et aumôniers militaires furent mobilisés dès 1914.
Monument aux morts, église paroissiale Saint-Laurent de Saint-Laurent-des-Autels. ©Y. Guillotin
L’iconographie du souvenir
Le mémorial de la paroisse est un monument plus intime et ambitieux que celui de la commune : il doit non seulement garder le souvenir des paroissiens morts au cours de la Grande Guerre, mais aussi agir sur la piété du fidèle et lui présenter des modèles dans lesquels il puisse trouver un sujet de consolation et d’espérance. Le décor est généralement constitué d’une composition originale dominée par l’objet principal de l’hommage – le poilu-, mais aussi par le Christ et la Vierge et, enfin, par des figures d’intercesseurs, au premier rang desquelles figurent les anges et les saints.
Monument aux morts, église paroissiale Saint-Louis de La Roche-sur-Yon. ©Y. Guillotin
Les monuments aujourd’hui
Le culte des morts de la Grande Guerre dans les églises a quasiment disparu aujourd’hui, à l’exception des cas particuliers des monuments uniques ou de celui de Machecoul où décoration patriotique et fleurissement sont toujours mis en œuvre en guise d’hommage le jour du 11 novembre. C’est au cours du dernier tiers du XXe siècle que la plupart des rituels de la commémoration ont cessé. Seule une cérémonie religieuse rappelle parfois ce temps de la commémoration.
Monument aux morts, église paroissiale Saint-Martin de Villiers-Charlemagne. ©Y. Guillotin
LES MONUMENTS AUX MORTS PEINTS DANS LES ÉGLISES Collection Images du Patrimoines en région Cet ouvrage est coédité 303 / Région Pays de la Loire Texte : Christine Leduc-Gueye Photographies : Yves Guillotin et Denis Pillet Cartographie : Virginie Desvigne Octobre 2014 – 100 pages Format : 24 x 30 cm ISBN : 978-2-9178-9518-4 12.00 € >> Commander l'ouvrage sur le site de 303