Le service du patrimoine présente Paimbœuf, un avant-port de Nantes dans la collection des « Cahiers du patrimoine » aux Éditions 303.
Paimbœuf, un point de passage stratégique
Paimbœuf devient au XVIIe et au XVIIIe siècle une pièce maîtresse du complexe portuaire nantais. L’ouvrage retrace les transformations de cette ancienne île, naguère occupée par deux métairies et quelques hameaux, en une ville de transit capable d’accueillir 8000 habitants à la veille de la Révolution. L’étude d’inventaire du patrimoine culturel, que restitue ce livre, éclaire le processus d’aménagement du port soumis aux constantes variations du fleuve et aux projets successifs destinés à améliorer la navigation.
Le comblement progressif du chenal déplacera bientôt l’ancrage des navires de plus en plus loin vers l’aval au profit de Saint-Nazaire, choisie pour devenir le nouvel avant-port au milieu du XIXe siècle. L’activité industrielle, importante au XXe siècle, a cessé d’imprimer sa marque sur la ville. Ultime étape, jadis, du Grand chemin Paris-Paimbœuf, avant l’engouement des touristes pour la mer, celle-ci est aujourd’hui devenue un passage obligé des promeneurs de la Loire, de la source à l’Océan.
Les immanquables du livre
La forme d’une île
Le rôle de Paimbœuf en tant qu’avant-port de Nantes au XVIIe siècle est aujourd’hui bien établi. La rupture de charge inévitable à l’entrée de l’estuaire pour les navires de plus de 250 tonneaux oblige à décharger les cargaisons sur des bateaux à fond plat afin de permettre l’acheminement des marchandises jusqu’à Nantes. Le temps du transbordement et l’attente d’un nouvel embarquement contraignent le navire et son équipage à un long séjour à l’ancre, voire à l’échouage.
La Loire entre le Migron et Paimboeuf, carte actualisée en 1812 d’après une carte établie en 1757 par Magin, détail. ©F. Lasa (reproduction)
Un bourg neuf
En lisière du fleuve et de la mer, la rive et l’estran cristallisent des intérêts contradictoires, que les litiges liés aux atterrissements ont déjà clairement illustrés. Aux tensions juridiques évoquées se superposent les demandes d’occupation temporaire de la rive liées aux besoins de la navigation, notamment pour l’établissement de chantiers navals, ou bien encore les concessions de terrains destinés au dépôt des matériaux de lestage ou de délestage des navires. Les avant-ports sont concernés.
L’embarcadère quai Boulay-Paty (2e quart XXe siècle). ©D. Pillet
L’avant-port
Durant la période moderne, la rive fut construite grâce à des dépôts de lest. L’importante quantité de matériaux accumulée permettait, selon les besoins, d’improviser une digue, une cale ou une jetée. Le terme unique de chaussée utilisé pour caractériser ces équipements rudimentaires, élevés en pierres sèches, renvoyait davantage au savoir-faire de terriens prolongeant le chemin sur l’estran qu’à celui de l’homme de l’art spécialisé dans l’architecture hydraulique.
Le port de Paimboeuf. ©Y. Guillotin
PAIMBŒUF, UN AVANT-PORT DE NANTES Collection Cahiers du patrimoine Cet ouvrage est coédité 303 / Région Pays de la Loire Texte : Françoise Lelièvre Photographies : Denis Pillet, Pierre-Bernard Fourny, François Lasa. Cartographies : Virginie Desvigne Novembre 2015 – 220 pages Format : 21 x 27 cm ISBN : 979-1-0935-7213-0 22.00 € >> Commander l'ouvrage sur le site de 303