L’histoire de l’urbanisme s’est enrichie ces dernières années de nombreuses études monographiques et thématiques, qui ont révélé chacune la multiplicité des acteurs et la complexité des processus d’intervention. Si les grandes agglomérations ont fait l’objet d’analyses approfondies, les initiatives sont toutefois plus rares pour les villes de taille moyenne, aussi glorieuse que puisse être leur histoire.
Une ville d’exception sur la Loire
Tel est le paradoxe de Saumur. Tour à tour étape privilégiée des ducs d’Anjou, capitale européenne du protestantisme, fer de lance de l’équitation militaire ou encore alchimiste de ses exquises bulles, la ville s’est dotée de prestigieux édifices, aujourd’hui trop peu connus, et a été le théâtre d’aménagements de premier ordre, très souvent liés à une Loire omniprésente.
Issue d’une étude d’Inventaire général et d’un doctorat d’histoire de l’art, qui ont favorisé la mise à jour de données inédites, cette synthèse, « accessible à tous », se propose de dresser les étapes successives de l’évolution de la ville, des origines à nos jours, mises en relation avec le contexte historique, sociologique et culturel de Saumur.
L’architecture, qu’elle soit monumentale ou plus modeste, religieuse, publique, militaire ou privée, a fait l’objet d’une attention particulière. Dans ce cadre, l’étude de la demeure, qui qualifie l’essentiel du tissu urbain, s’est révélée essentielle pour appréhender l’histoire d’une ville ô combien ligérienne.
Les immanquables du livre
Les ambitions d’une ville au cœur du duché d’Anjou
Le déclenchement de la guerre de Cent Ans en 1337 donne aux points de franchissement de la Loire un rôle éminemment stratégique. Si les Ponts-de-Cé au sud d’Angers ont été les premiers à avoir été inquiétés, la ville de Saumur, menacée par la chute de Loudun en 1350, est directement frappée par le conflit en 1369 et 1370. Alors que le conflit perdure dans les provinces méridionales, la trêve de Tours en 1444 et le mariage l’année suivante de Marguerite d’Anjou avec le roi d’Angleterre Henri VII pacifient le territoire ligérien.
Le coteau et le château de Saumur. ©Région Pays de la Loire – Inventaire général
L’architecture religieuse de la Contre-Réforme à Saumur
Au lendemain des guerres de Religion, les traumatismes provoqués par les manœuvres militaires et les excès iconoclastes sont progressivement oubliés et remplacés par les luttes idéologiques centrées sur les enjeux de l’éducation et de la théologie. Afin de contrer le formidable essor de la culture protestante, la Réforme catholique entre alors dans sa phase positive, celle de la spiritualité, de la controverse doctrinale et de l’effervescence intellectuelle.
Notre-Dame des Ardilliers : détail de l’ordre corinthien de la rotonde et des écoinçons représentant saint Grégoire et saint Augustin. ©P. Giraud
Saumur en quête d’espace urbain, 1914-2010
Malgré le dynamisme du siècle précédent, en particulier pendant le mandat de Charles Louvet, Saumur, à la veille de la Première Guerre mondiale, a encore les dimensions d’une petite ville. La course au développement industriel engagée au cours du XIXe siècle et son statut renforcé de capitale de l’équitation militaire n’ont pas entraîné l’expansion démographique attendue.
Vue générale du pont Cessart aujourd’hui. ©P. Giraud
SAUMUR - URBANISME, ARCHITECTURE ET SOCIÉTÉ Collection Cahiers du Patrimoine Cet ouvrage est coédité avec 303 et la Région Pays de la Loire Textes : Éric Cron et Arnaud Bureau Photographies : Patrice Giraud, avec la participation de Bruno Rousseau Cartographie : Stéphane Hue 2010 – 464 pages Format : 21 x 27 cm ISBN : 978-2-917895-03-0 25.00 € >> Commander l'ouvrage sur le site de 303