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Montreuil-Bellay : un centre mémoriel des populations nomades

Entre 1940 et 1946, plus de 6 500 hommes, femmes et enfants ont été internés en France – pour la plupart Tsiganes – dans une trentaine de camps par les autorités allemandes et françaises. Le camp de Montreuil-Bellay fut le principal lieu d’internement des nomades en France suite à la promulgation de l’ordre allemand d’interner en zone occupée les Zigeuner (4 octobre 1940). La Région des Pays de la Loire apporte 100 000 € au projet mémoriel du camp d’internement de Montreuil-Bellay.

Près de 2 000 hommes, femmes et enfants, furent internés de novembre 1941 à janvier 1945 dans ce camp, placé sous administration française. Aux côtés des familles désignées « nomades » et foraines, sont internés des sans domicile fixe, des droits communs et des prostitués. La faim, le froid, le manque d’hygiène caractérisent les conditions de vie des internés. Après le pic d’août 1942, les effectifs baissent au gré des libérations accordées par les autorités allemandes et françaises. Les familles libérées sont assignées à résidence dans la commune où elles doivent se retirer.

Préserver le site du camp d’internement © Commune de Montreuil-Bellay

L’histoire du site est révélée au début des années 1980 par la publication des travaux de Jacques Sigot. Fait d’initiatives individuelles, un mouvement s’engage pour faire reconnaître cette histoire et préserver les vestiges. En 1988, il permet la pose d’une première stèle. En 1990, une commémoration annuelle est instituée par les pouvoirs publics.
A la faveur de ce mouvement, la ville de Montreuil-Bellay s’engage pour la préservation du site au tournant des années 2010 : acquisition d’une parcelle d’1,7 ha, restauration de la voûte de la cave réemployée comme prison, implantation de l’oeuvre mémorielle « Instant nomade » d’Armelle Benoit.
Le 29 octobre 2016, au cours de la commémoration nationale tenue sur le site, le Président de la République reconnaît la responsabilité de la France dans les souffrances subies.
Depuis cette date, le Centre Régional « Résistance & Liberté » (Thouars-79), partenaire scientifique, culturel et pédagogique de la ville de Montreuil-Bellay propose un programme d’actions pédagogiques en direction de tous les publics pour lutter contre l’antitsiganisme (visite de site, ateliers pédagogiques, exposition itinérante).

« Instant nomade » d’Armelle Benoît en 2016 © Centre Régional Résistance & Liberté

Le projet comporte, d’une part, un sentier d’interprétation sur le site patrimonial et, d’autre part, un lieu d’exposition permanent dans un bâtiment situé à proximité. Ces deux ensembles, distincts mais complémentaires, devront proposer aux publics ciblés des clés de compréhension sur l’histoire du lieu tout en respectant sa dimension mémorielle. L’ouverture est prévue fin 2026.

Une approche pédagogique pour faire connaître l’histoire, tout particulièrement aux jeunes © Commune de Montreuil-Bellay

Le Conseil régional des Pays de la Loire a attribué le 20 juin 2024 à la commune de Montreuil-Bellay une subvention d’investissement de 100 000 € sur une dépense subventionnable de 763 000 € HT pour la réalisation du projet mémoriel du camp d’internement de Montreuil-Bellay.

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