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Vallée du Loir – Métairies et bordages à Lavernat : les évolutions du monde rural 

Située au cœur de la vallée du Loir sarthoise, sur l’ouest de la forêt de Bercé, la petite commune rurale de Lavernat compte six cents habitants. L’inventaire du patrimoine a permis de dénombrer près de soixante-dix fermes isolées et écarts (hameaux de plusieurs fermes).

Les fermes : reflet du monde rural et de son évolution

Ces fermes, dites jusqu’au XIXe siècle bordages ou métairies dans les actes notariés, étaient pour la plupart déjà édifiées au début du XIXe siècle, comme l’indique le cadastre napoléonien établi en 1813-1814 à Lavernat. Certaines étaient même implantées dès la fin du Moyen Âge. La métairie de la Naillerie, par exemple, est citée au XVe siècle dans les archives du diocèse du Mans. Les fermes été reconstruites jusqu’au début du XXe siècle, avec un pic d’activité au XIXe siècle. À la différence des logis, parfois anciens, les dépendances agricoles ont presque toutes été reconstruites au XIXe siècle dans le contexte d’une augmentation de la population et des rendements.

Lavernat © Région des Pays de la Loire, Inventaire général. T. Seldubuisson

Quelques fermes étaient sous l’Ancien Régime la propriété d’établissements religieux proches de la paroisse de Lavernat, comme l’importante abbaye Notre-Dame de Vaas, le prieuré conventuel de Château-l’Hermitage, le prieuré de Saint-Guingalois de Château-du-Loir, le petit prieuré-cure de Quincampois – aujourd’hui sur la commune de Flée.

Beaucoup de fermes étaient isolées en bout de chemin à Lavernat. Les écarts étaient composés de petites maisons et de dépendances agricoles plus ou moins imbriquées. On relève aussi quelques logis accolés, « en barre ».

Les fermes fonctionnaient autour d’une cour de forme irrégulière, toujours ouverte, formée par plusieurs bâtiments qui sont invariablement le logis, la grange, l’étable à vaches et à chevaux, les soues à cochons, voire le hangar agricole et la remise qui remontent seulement aux XIXe et XXe siècles. La plupart des fermes sont aujourd’hui reconverties en résidence principale ou secondaire. Certaines sont même dotées d’une clôture et d’un portail de type périurbain, prenant ainsi une allure de maison de banlieue. La transformation de l’habitat révèle l’évolution des modes de vie dans les campagnes.

Lavernat © Région des Pays de la Loire, Inventaire général. T. Seldubuisson

Inventaire en vallée du Loir

Après La Flèche, Le Lude, la forêt de Bercé et La Chartre-sur-le-Loir, l’inventaire du patrimoine en Vallée du Loir (Sarthe) se poursuit en direction de Mayet, en partenariat avec le pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) pays Vallée du Loir. L’étude en cours est centrée depuis 2020 sur quatre communes en bordure de la forêt de Bercé : Flée, Lavernat, Verneil-le-Chétif et Mayet. 

Même si des églises et des châteaux présentent des éléments plus anciens cet inventaire topographique décline les caractéristiques et les évolutions du bâti principalement de la fin du XVe à la seconde moitié du XXe siècle, période de mutations dans le monde rural. Il met en valeur la variété, la richesse et la qualité du patrimoine : églises paroissiales et leur mobilier (grands retables, statues en terre cuite des ateliers du Maine, etc.), demeures seigneuriales, maisons à la manière de la villégiature du début du XXe siècle.

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